Gamines par Sylvie TESTUD (2006)
4ème de couverture : - Qu'est-ce que tu faisais dans la chambre de maman ?
- J'ai volé une photo. Une toute petite photo.
- Tu lui ressembles tellement, a dit ma soeur.
J'ai mis la photo dans la poche de mon jean. Je me suis assise dessus pendant trente ans.
- La photo est ressortie de ma poche! j'ai dit à mes soeurs. J'ai vu l'homme de la photo...
- Qui ?
- Celui qui porte le même nom que nous, le même nom que moi. Ce n'est pas une photo, c'est un homme !
J'ai donc un père. Que dois-je faire ?
Trente ans que je réponds : "Je n'ai pas de père. Je n'ai qu'une photo." Devant les mines compatissantes, je réponds depuis trente ans : "Je n'ai pas de père, mais je m'en fiche, c'est comme ça." S. T.
- J'ai volé une photo. Une toute petite photo.
- Tu lui ressembles tellement, a dit ma soeur.
J'ai mis la photo dans la poche de mon jean. Je me suis assise dessus pendant trente ans.
- La photo est ressortie de ma poche! j'ai dit à mes soeurs. J'ai vu l'homme de la photo...
- Qui ?
- Celui qui porte le même nom que nous, le même nom que moi. Ce n'est pas une photo, c'est un homme !
J'ai donc un père. Que dois-je faire ?
Trente ans que je réponds : "Je n'ai pas de père. Je n'ai qu'une photo." Devant les mines compatissantes, je réponds depuis trente ans : "Je n'ai pas de père, mais je m'en fiche, c'est comme ça." S. T.
En général, je ne suis pas fan de la transversalité chez les artistes, hormis quelques exceptions (Jacques BREL acteur, Melvil POUPAUD chanteur...) mais force est de constater que Sylvie TESTUD a un réel talent d'écrivain moderne. J'avais craqué pour son style en lisant Il n'y a pas beaucoup d'étoiles ce soir, j'avais l'impression de l'entendre me parler à l'oreille... Et depuis, j'achète tout ce qu'elle écrit et à chaque fois, je me régale. En fait, je la préfère de loin en tant qu'auteure ou bien toute nature sur les plateaux de télévision qu'en tant qu'actrice.
Son style est frais, on visualise très bien ses personnages.
Dans ce livre, la relation qui peut exister dans les fratries est très bien rendue, ce mélange de solidarité envers et contre tout et de petites vacheries distillées ça et là.
Dès le premier chapitre, les rôles sont distribués : la grande soeur sérieuse, la "seconde" feu follet et la benjamine complice tantôt de l'une et tantôt de l'autre. J'ai été obligée de me reconnaître dans cette petite fille, moi qui suis justement la seconde fille d'une "portée" de trois.
Il y a beaucoup d'émotions dans ce roman : des émotions simples de "gamines" face au monde qu'elles ne comprennent pas encore, le courage de leur mère qui les élève seule et l'amour qu'elles se portent toutes les quatre (très émouvant le moment où en colonie de vacances, leur première colonie, Sybille et ses soeurs ne veulent pas être dans des groupes séparés et font appeler leur mère par le directeur de la colo, leur mère qui prendra leur parti : "Ne séparez pas mes filles !"). Plus tard, des émotions de jeunes femmes façonnées par leur histoire familiale, et toujours ce lien indéfectible qu'est l'amour pouvant exister entre des soeurs...
Son style est frais, on visualise très bien ses personnages.
Dans ce livre, la relation qui peut exister dans les fratries est très bien rendue, ce mélange de solidarité envers et contre tout et de petites vacheries distillées ça et là.
Dès le premier chapitre, les rôles sont distribués : la grande soeur sérieuse, la "seconde" feu follet et la benjamine complice tantôt de l'une et tantôt de l'autre. J'ai été obligée de me reconnaître dans cette petite fille, moi qui suis justement la seconde fille d'une "portée" de trois.
Il y a beaucoup d'émotions dans ce roman : des émotions simples de "gamines" face au monde qu'elles ne comprennent pas encore, le courage de leur mère qui les élève seule et l'amour qu'elles se portent toutes les quatre (très émouvant le moment où en colonie de vacances, leur première colonie, Sybille et ses soeurs ne veulent pas être dans des groupes séparés et font appeler leur mère par le directeur de la colo, leur mère qui prendra leur parti : "Ne séparez pas mes filles !"). Plus tard, des émotions de jeunes femmes façonnées par leur histoire familiale, et toujours ce lien indéfectible qu'est l'amour pouvant exister entre des soeurs...