Le baby-sitter par Jean-Philippe BLONDEL (2010)
4ème de couverture : Dix-neuf ans. Etudiant. Pas d'argent. Pour pouvoir remplir son frigo et s'amuser un peu, il n'y a guère de solutions. Travailler dans un fast-food. Surveiller les activités périscolaires. Ou opter pour le baby-sitting C'est ce que choisit Alex, finalement. Mais lorsqu'il dépose son annonce à la boulangerie du coin, il est loin d'imaginer la série de personnages qu'il va rencontrer, et à quel point cet emploi va modifier sa perception du monde. Il ne peut surtout pas se douter combien sa présence va influer sur la vie de ses nouveaux employeurs. Parce que, au fond, ce que l'on confie à un baby-sitter, pour quelques heures, c'est ce que l'on a de plus précieux ses enfants, sa maison, le cœur même de son existence. Un roman sur les liens que l'on tisse et sur ceux que l'on tranche - et sur cette humanité qui tente, bon an mal an, de tenir et d'avancer, en rêvant de courir et de dévaler les pentes.
Ça y est, je l’ai lu ce dernier Blondel qui semble susciter quelques déceptions sur la blogosphère. Avec un peu d’appréhension de peur de « déchouchoutiser » l’auteur chouchou mais je l’ai lu.
Et si j’ai effectivement été désappointée par la première partie du livre, il y a eu comme un déclic à la moitié du roman environ et voilà, j’étais de nouveau en face du Blondel que j’aime.
Il s’agit donc ici de faire un petit bout de chemin avec Alex, jeune étudiant qui décide de faire du baby-sitting pour arrondir ses fins de mois. L’entrée en matière m’a paru fastidieuse, les personnages un peu trop simples, à la Marc Levy, et les relations entre protagonistes pas assez convaincantes.
Et soudain, au détour d’une page, ça se décante : presque comme si l’histoire prenait enfin vie. La psychologie des personnages se précise, on commence à s’attacher, à se sentir en empathie avec ces êtres qui ont tous des fêlures secrètes, à vouloir avancer avec eux. Ce que j’ai plus aimé que le lien se nouant entre ces personnes toutes si différentes, c’est la facilité avec lequel Jean-Philippe BLONDEL arrive à dresser une galerie de portraits vivants, réalistes et jamais caricaturaux dans lesquels chacun pourra se reconnaitre.
Ce n’est pas le meilleur roman de l’auteur à mon goût, mais tout de même un joli texte, non dénué de poésie et de cette nostalgie propre à BLONDEL.
Je laisse le mot de la fin à Marc, professeur d’anglais d’une quarantaine d’années (une projection de l’auteur ?) : « C’était comme une respiration. Un espace de liberté. […] C’est une mythomanie temporaire, pour pallier une vie qui part en sucette. Le toubib m’a dit en riant qu’une des façons d’en guérir, c’est d’écrire des romans. La fiction sur papier, c’est inoffensif. Et ça permet tous les excès. »