Fille noire, fille blanche par Joyce Carol Oates (2006)

Masse Critique est de retour !!! Bonne pioche pour moi cette fois car j'ai reçu le dernier livre sorti en français de Joyce Carol OATES. Un grand merci à Babelio et aux éditions Philippe Rey !
Comme dans Confessions d’un gang de filles ou encore Délicieuses pourritures, nous savons dès le départ quelle sera l’issue du récit et nous nous y acheminons inexorablement.
La particularité ici, est que ce récit de la relation entre deux étudiantes, l’une noire et l’autre blanche, en 1974, n’est qu’un récit mis en avant pour dissimuler le second récit, qui est le véritable cœur du roman et qui prend toute son importance à la fin du livre.
Genna Meade et Minette Swift sont à l’opposé l’une de l’autre. La première est blanche, riche et a été élevée par des parents bourgeois mais activistes, engagés dans la lutte pour la protection des droits civiques. La seconde est noire, boursière et fille de pasteur.
Alors que Genna voit en Minette une occasion de rendre fiers ses parents (« C’est merveilleux, sa camarade de chambre est devenue sa meilleure amie. La fille d’un pasteur noir de Washington. »), elle décide de la protéger et de devenir sa meilleure amie. Mais Minette ne fait aucun cas de cette amitié et la seule personne contre laquelle Genna ne pourra pas la protéger sera Minette elle-même.
Cette relation bancale va amener Genna à réfléchir sur l’éducation qui lui a été dispensée par ses parents et à en voir les nombreuses failles : « …car être la fille de Max Meade, c’était perdre sa capacité d’étonnement sans toutefois perdre celle d’être déçue. »
Comme à son habitude, Joyce Carol OATES décrit de manière terriblement pointue et sans concession cette Amérique des années 70, entre tensions raciales et déceptions politiques… Et elle nous livre également deux portraits d’adolescentes troublées, en pleine mutation vers l’âge adulte.
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