La Princesse de Clèves par Madame de La Fayette (1678)
4ème de couverture : "Je vais vous faire un aveu que l'on n'a jamais fait à un mari..."
Sincère, tourmentée, la princesse de Clèves ne parvient plus à taire ses sentiments. Elle brûle d'amour depuis trop longtemps pour le duc de Nemours, l'un des plus beaux fleurons de la cour d'Henri II. Son désir est ardent ! Désespéré ! Mais elle a juré fidélité à son époux, le prince de Clèves
Elle aspire au bonheur et ne peut brader sa vertu. Elle veut aimer sans trahir... Cruel dilemme ! Faut-il donc renoncer au monde ? Faire ainsi le malheur d'un mari et d'un amant ? La mort est-elle préférable aux affres de l'amour ? Du mariage au déchirement, de la pudeur au sacrifice... Madame de La Fayette exprime jusque dans ses plus impudiques silences la langue subtile de la passion.
Lecture commune avec Jules, Grominou, Bladelor, Hermione dans le but avoué de faire baisser ma PAL.
Donc ce livre était dans ma PAL, depuis peu qui plus est. Et pourquoi se trouvait-il dans ma PAL ? Absolument pas à cause de la polémique concernant Sarkozy non non non, mais parce que j’ai récemment vu en DVD le film de Christophe Honoré, La Belle Personne, librement inspiré de La Princesse de Clèves.
Comme souvent avec Honoré, j’ai beaucoup aimé (et puis Louis Garrel est l’argument imparable avec moi) et j’ai eu envie de voir quelle était la part d’adaptation là dedans et quelle était la part de création de Christophe Honoré.
Il me semble que le fait d’avoir les images du film présentes à l’esprit pendant ma lecture a fait de ce livre une lecture d’autant plus agréable.
Contrairement à ce que je croyais, le français écrit il y a plus de 3 siècles ne m’a pas trop rebutée. Au contraire, une fois habituée aux « ne le voir point » ou « ne le point voir », ou à l’emploi de verbes que l’on ne connait pas dans ce sens comme « traverser » dans le sens de contrarier un projet ou encore aux litotes comme « c’était lui qu’elle ne haïssait point », le style est même plutôt agréable, de belles phrases, de belles tournures.
Ce qui m’a déroutée et a parfois gêné ma lecture, c’est l’abondance de personnages et de noms propres. Dès le tome 1er, en à peine 38 pages, sont cités pas moins d’une vingtaine de noms. Par moments, je ne savais plus qui était qui, amoureux de qui, ami de qui, allié de qui.
Hormis cela, j’ai beaucoup apprécié l’analyse précise et complète que fait Madame de La Fayette du caractère des divers et variés protagonistes.
J’ai aimé la description sans fard de ce microcosme fascinant qu’était la Cour du Roi, le rapport exact fait des stratégies, faux-semblants, manipulations, du peu de sincérité des relations humaines.
Le ton de l’auteure m’a paru parfois quelque peu moqueur mais de manière extrêmement subtile. La phrase suivante en est un exemple parfait : « Il languit néanmoins quelques jours et mourut enfin avec une constance admirable. »
Ce qui m’a moins convaincue par contre, a été l’histoire d’amour en soi. J’ai eu du mal à démêler si chacun tombait amoureux de l’autre ou de l’idée d’en être aimé passionnément. Par ailleurs, j’ai beaucoup apprécié l’attitude de Mme de Clèves, vertueuse quoiqu’il advienne et le duc de Nemours m’a paru quant à lui "lourd" , beaucoup trop insistant ; c’est d’ailleurs par lui que tout le malheur arrive.
Je remercie Jules de son initiative car je suis très heureuse que ce classique ne me soit plus inconnu et je ne sais combien de temps il aurait pu rester dans ma PAL…
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