Les Naufragés de l'île Tromelin par Irène FRAIN (2009)
4ème de couverture : Un minuscule bloc de corail perdu dans l'océan Indien. Cerné par les déferlantes, harcelé par les ouragans. C'est là qu'échouent, en 1761, les rescapés du naufrage de L'Utile, un navire français qui transportait une cargaison clandestine d'esclaves.
Les Blancs de l'équipage et les Noirs de la cale vont devoir cohabiter, trouver de l'eau, de la nourriture, de quoi faire un feu, survivre. Ensemble, ils construisent un bateau pour s'enfuir.
Faute de place, on n'embarque pas les esclaves, mais on jure solennellement de revenir les chercher.
Quinze ans plus tard, on retrouvera huit survivants : sept femmes et un bébé.. Que s'est-il passé sur l'île ? A quel point cette histoire a-t-elle ébranlé les consciences ? Emu et révolté par ce drame, Condorcet entreprendra son combat pour l'abolition de l'esclavage.
Merci à Chez Les Filles pour m’avoir fait découvrir ce roman.
Malheureusement, je n’ai pas vraiment aimé ce livre. Dès les 1ères pages, j’ai pris en grippe le style d’écriture d’Irène FRAIN : trop ampoulé à mon goût, trop dramatique même quand l’histoire ne l’exige pas, manquant de simplicité. Cela donne des phrases comme :
« Pour des raisons tout aussi énigmatiques. De façon non moins mystérieuse, sa latitude a encore changé. »
« Et, à nouveau affalé sur le sable, il s’abandonne au siphon du néant. »
D’autre part, alors que je m’attendais à voir brosser une belle solidarité entre les Blancs et les esclaves, je n’ai eu droit qu’à des descriptions du racisme qui régnait à l’époque.
« Mais comme il faut bien faire danser les Noirs pour les garder en état, il prend son mal en patience et, les mains collées aux oreilles, attend que Joseph vienne lui annoncer que c’en est fait, que ses Noirs ont meilleure mine et qu’ils se sont bien dégourdis. »
Même lors de la construction du bateau qui doit leur permettre de fuir l’île et ainsi de sauver leur vie, les Blancs demandent aux esclaves de mettre la main à la pâte sans leur dire que, de toute manière, il n’y aura pas de place pour eux… Et même à ce moment-là, le rapprochement ne va pas au-delà du partage de la musique. Les Noirs restent parqués dans leur camp et les Blancs dans le leur.
« Hors du chantier, leurs vies ne se sont jamais croisées, leurs temps de Blancs et de Noirs sont restés parallèles, ils n’ont jamais partagé ni les rites, ni les dates, rien que la musique. »
Ma déception vient surement du fait que je m’attendais à lire quelque chose de plus romancé et que ceci est uniquement le récit d’une histoire vraie, récit basé sur des faits concrets et de manière tout à fait objective.
Malheureusement, je pense que tout cela m’a fait totalement passer à côté de l’intérêt de ce « récit-documentaire ».