Je, François Villon par Jean TEULE (2006)
4ème de couverture : Il est peut-être né le jour de la mort de Jeanne d'Arc. On a pendu son père et supplicié sa mère. Il a étudié à l'université de Paris. Il a joui, menti, volé dès son plus jeune âge. Il a fréquenté les miséreux et les nantis, les curés, les assassins, les poètes et les rois. Aucun sentiment humain ne lui était étranger. Ides plus sublimes aux plus atroces, il a commis tous les actes qu'un homme peut commettre. Il a traversé comme un météore trente années de l'histoire de son temps. Il a ouvert cette voie somptueuse qu'emprunteront à sa suite tous les autres poètes : l'absolue liberté. Après Rimbaud et Verlaine, Jean Teulé ne pouvait mieux clore son voyage en Poésie qu'en endossant avec orgueil et humilité les haillons magnifiques de François Villon.
De François Villon, je ne connaissais que
« Frères humains qui après nous vivez,
N’ayez les cœurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous autres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous merci. »
réminiscence d’école… Et comme j’aime assez l’écriture de Jean TEULE, que j’ai lu des critiques positives sur ce livre et que je me suis découvert avec Balzac de Stefan ZWEIG un goût pour les biographies romancées d’artistes (parce que les biographies de people par exemple, ça ne m’intéresse pas vraiment…), je me suis lancée dans Je, François Villon.
Ce fut une vraie découverte pour moi que la vie tumultueuse de ce poète maudit.
Si François Villon a été un grand poète, il a également mené sa vie de manière purement égoïste, dirigé par ses seuls besoins personnels. Il fut « méprisable par ses mœurs et admirable comme ouvrier de l’unité de notre langue ».
Il a participé à de multiples délits : vols, meurtres… Il a été arrêté et torturé à son tour ; il a été gracié par la justice et a échappé à la peine de mort à plusieurs reprises ; finalement il a été banni de Paris pour une durée de 10 ans mais à partir de ce moment là, nul ne sait ce qu’il est devenu.
François Villon a vécu 32 années intenses et Jean TEULé nous les raconte sans un temps mort et décrit extrêmement bien le contexte violent et sans merci de l’époque.
Certains passages de ce livre, la grande majorité en fait, sont presque insoutenables de violence, de tortures et d’anéantissement d’autrui. C’est bien entendu lié à l’époque et quiconque vivait au 15ème siècle ne devait pas avoir la vie (ni la mort) facile.
Le texte est émaillé d’écrits de Villon qui rythment le déroulement de sa vie (à chaque occasion sa complainte…) en version "originale" si j’ose dire puis "traduits" en français plus contemporain afin que nous puissions quand même saisir la beauté des mots.
Après avoir lu ce livre, je pense que je vais vite aller me procurer Ô Verlaine ! et Rainbow pour Rimbaud.
2 autres avis positifs : celui de Florinette et celui de Karine.