1983 par David PEACE (2002)
4ème de couverture : En Mai 1983, à la veille d'élections générales que la dame de fer s'apprête à remporter triomphalement, Hazel Atkins est enlevée à Morley, là où, en 1974, la petite Clare avait disparu. Même si la police refuse d'établir un lien entre les deux affaires, d'autres victimes de disparitions, similaires, refont surface : Susan Ridyard et Jeanette Garland. On s'en souvient, c'est sur ces affaires qu'enquêtait le journaliste Edward Dunford. Lui aussi a mystérieusement disparu. Dans le dernier volume de sa tétralogie du Yorkshire, David Peace dévoile la face cachée de ces années noires et tente de définir la nature du mal qui a rongé l'Angleterre pendant une décennie.
Je viens de refermer le dernier volet de la tétralogie du Yorkshire (1974, 1977, 1980 et enfin 1983) et je suis soulagée, non parce que le livre est mauvais mais au contraire parce qu’il est bon, excellent même. David PEACE a le don de vous faire ressentir la noirceur qu’il écrit au plus profond de votre être. Je suis donc encore toute marquée par ce livre.
Le Royaume-Uni peut se vanter d’avoir son James ELLROY en la personne de David PEACE.
Le roman est construit de manière alternée. Le 1er chapitre est écrit à la 1ère personne du singulier et le narrateur est Maurice Jobson, superintendant de la police ; son récit se déroule de 1969 à 1983. Le 2nd chapitre est écrit à la 2ème personne du singulier et le narrateur est John Piggott, avocat ; son récit se déroule uniquement en 1983. Le 3ème chapitre est écrit à la 3ème personne du singulier, le narrateur est BJ et son récit se déroule de 1974 à 1983. Et ainsi de suite…
1983 nous permet ainsi de re-parcourir toute l’histoire de manière complète (des points de vue différents et une vision chronologique). On retrouve les personnages des précédents tomes et finalement, on comprend la vérité même à demi-mot.
Chez David PEACE, personne n’est noir ou blanc. Tout le monde est meurtri, blessé, pourri et justicier à la fois… Personne n’est heureux.
Le style de l’écrivain est atypique. Beaucoup de phrases courtes, entrecoupées de pensées ou paroles de chansons en italique, beaucoup de passages récurrents qui donnent un rythme effréné au récit.
D’un autre côté, l’écriture de David PEACE peut être considérée comme difficile d’accès, légèrement rebutante mais une fois qu’on s’est accordé à son rythme, on tombe avec lui dans un abîme de désespoir, de noirceur, de pessimisme.
« UK Decay »
A conseiller aux fans de James ELLROY, à déconseiller aux âmes sensibles, un des romans les plus noirs que j’ai jamais lus…