Dans les coulisses du musée par Kate ATKINSON (1995)
4ème de couverture : Dès l'instant précis de sa conception, une nuit de 1951, la petite Ruby Lennox a commencé à voir, à comprendre, à sentir. En particulier, elle sait qu'on se serait bien passé d'elle... Et la voilà qui entreprend de nous raconter, avec un humour et une lucidité féroces, dévastateurs, son histoire, celle de ses parents George et Bunty, petits boutiquiers d'York, de ses soeurs, de toute une famille anglaise moyenne - mais assurément pas ordinaire. Mieux encore : Ruby remonte dans le passé. Si bien qu'à l'Angleterre des années cinquante et soixante se mêlent les images de tout le siècle, de deux guerres mondiales qui ont bouleversé des destinées. Dès sa parution en Angleterre, ce premier roman de Kate Atkinson a été salué comme un chef-d'oeuvre, pour la subtilité de sa construction, la verve irrésistible de son écriture. Il a obtenu le prix Whitbread 1996, battant au dernier tour Salman Rushdie. En France, la rédaction de Lire l'a élu meilleur livre de l'année.
Là c’est un style, une histoire tout à fait différents mais tout aussi agréables à lire.
Kate Atkinson a un don pour faire vivre ses personnages, nous placer pour ainsi dire dans leur esprit (imaginez-vous dans l’esprit d’un embryon au moment de la fécondation du spermatozoïde et de l’ovule, Kate Atkinson le fait et mieux, on y croit…).
La construction du roman, avec ses chapitres (l’histoire de Ruby ; le présent) alternés d’annexes (l’histoire de sa famille ; le passé) nous permet de traverser un siècle, deux guerres et une multitude d’unions, de mariages, d’histoires d’amour, de décès.
Les membres de cette famille ont en commun que, même quand ils fuient leur vie pour quelque chose de meilleur, ils ne peuvent faire table rase du passé et continuent à penser aux leurs, regarder en arrière.
Pour moi, la clé du roman se situe dans cet échange entre Ruby et sa sœur Patricia :
« - Le passé, Ruby, c’est ce qu’on laisse derrière soi dans la vie, me dit-elle avec un sourire de lama réincarné.
- Faux, Patricia. Le passé, c’est ce qu’on emporte avec soi. ».